L'ART DE LA PENSEE NEGATIVE 6 Novembre 2008 5
Comédie norvégienne (2006) de Bard Breien (Kunsten a tenke negativt). Avec Fridtjov Saheim, Kirsti Eline Torhaug, Kjersti Holmen. 79 min.
Je me permets de vous contacter concernant “L’art de la pensée négative”, premier film de Bard Breien, réalisateur norvégien qui sort dans les salles le 26 novembre prochain.
“L’art de la pensée négative” raconte l’histoire de Geirr, trentenaire et handicapé à la suite d'un accident. Sa femme est sur le point de le quitter, cédant devant son mauvais esprit et sa misanthropie galopante. En désespoir de cause et pour lui donner une dernière chance, elle convie chez lui un groupe d'handicapés chaperonnés par une coach pleine de foi en sa méthode positive. Il les accueille à sa manière en leur vidant un extincteur dessus. Dès lors, son entreprise de démoralisation commence. Tous les repères vont exploser, les handicapés vont prendre le contrôle et exclurent les valides et leur bonne conscience, se perdant dans une nuit d'ivresse aux vertus inattendues.
Pour plus d'informations, je vous invite à consulter son site internet : www.lartdelapenseenegative-lefilm.com. Je vous joins d’ores et déjà le dossier de presse du film.
Le film est distribué par Little Stone distribution, nouvelle société de distribution, dirigée par Louis Becker, producteur de films depuis plus de vingt ans.
Ma démarche est simple : vous inviter à venir découvrir le film afin de multiplier les sources éditoriales sur le film si tant est que vous ayez envie d'en parler en sortant de la projection.
Par conséquent, je serais heureuse de vous montrer le film lors de l’avant-première le 4 novembre au cinéma le Nouveau Latina à 20h ou de la dernière projection de presse le 6/11 à 10h au Club Marbeuf. Seriez-vous disponible à l'une de ces dates ?
Je reste à votre disposition pour vous toute information complémentaire et dans l’attente de votre réponse.
Merci d’avance.
Audrey Sanchez (Little Stone distribution).
Very bad things.
Le cinéma nordique est plus qu'atypique : les laissés-pour-compte du Finlandais Aki Kaurismäki; les innovations incessantes du Danois Lars von Trier, le précurseur du Dogme, qui a entraîné dans son sillage des oeuvres aussi originales et abouties que "Festen" de Thomas Vinterberg ou "Mifune"; ou encore, les débuts prometteurs du Suédois Lukas Moodysson ("Fucking Amal" et le splendide "Lilya 4-ever"). Quant à la Norvège, hormis le récent "Norway of life", sa production cinématographique n'est pas des plus prolifiques. Qu'importe au vu de la qualité des infimes joyaux issus du pays des fjords.
Geirr, handicapé et impuissant du même coup, passe son temps à mater inlassablement des films de guerre et à tirer sur des joints pour atténuer son sort. Sa femme, exténuée par son isolement progressif (il s'identifie aux vétérans estropiés du Vietnam), fait appel à une coach adepte de la pensée positive auprès d'un groupe à mobilité réduite qu'elle tente de porter vers le haut. La présence de ses pairs aggravera son comportement misanthropique. Du moins dans un premier temps...
Pour traiter du sujet tabou du handicap, Bard Breien (dont c'est la première réalisation) n'y va pas avec le dos de la cuiller. Bien au contraire, il aborde le problème de front avec le rire comme arme imparable pour faire face aux préjugés de notre société hypocrite. Le résultat est délectable grâce à une distribution irréprochable, à une trame scénaristique au cordeau (passant de l'hystérie aux larmes à la vitesse de l'éclair) et aux clins d'oeil à des films mythiques sur la guerre du Vietnam tels que "Né un 4 juillet" (avec le visage négligé de Geirr à l'instar de Tom Cruise dans le rôle de Ron Kovic), "Voyage au bout de l'enfer" (avec la scène de la roulette russe) et "Apocalypse Now" (avec les hélices du ventilateur tournicotant au-dessus de la tête de Geirr). Cette comédie noire complètement givrée (à en perdre le nord !) est un condensé du propos grave traité dans "Festen" (le refoulement de désirs enfouis au plus profond de l'inconscient), de la folie débridée des "Idiots" de Lars von Trier et du ton caustique du provocant "C'est arrivé près de chez vous". Accourez dans les salles obscures pour porter en triomphe ce film culte en devenir...
