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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 18:16
La Femme du ferrailleur

LA FEMME DU FERRAILLEUR 10 Janvier 2014  6

75 min.

Ces derniers temps, les semaines se suivent et se ressemblent, avec en toile de fond le festival de Berlin 2013 (alors que la nouvelle édition se tient en ce moment même dans la capitale allemande) : après CHILD’S POSE (lauréat de l’Ours d’or) et GLORIA (prix d’interprétation féminine) qui est attendu pour le 19 février (on vous en reparle déjà dans le prochain numéro) ; voici que le dernier Danis Tanović déboule sur nos écrans, auréolé de ses deux récompenses entièrement méritées (Grand prix du jury et meilleur acteur). Leur point commun à tous les trois tient au fait qu’ils jouissent d’une mise en scène sans fioriture et collant au plus près de la réalité qu’ils sont censés représenter ; aux antipodes du style excessif d’Emir Kusturica, l’autre enfant du pays ! Rarement (ou presque ?!) le réalisme au cinéma n’avait atteint pareil degré de véracité. Pour faire revivre cette "true story", le réalisateur bosniaque d’adoption belge prouve à qui veut l’entendre que le pognon n’est pas la condition sine qua non pour mettre sur pied un putain de bon film. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : un tournage bouclé en à peine 9 jours, 30.000 euros dépensés en tout et pour tout, une ou deux prises maximum pour s’approcher le plus possible de la vérité, et des comédiens exclusivement non professionnels (comme dans CESARE DEVE MORIRE, Ours d’or également, tiens, tiens...) qui jouent leur propre rôle à l’écran (à l’exception du médecin subordonné qui n’est autre qu’un ami du cinéaste). Jamais auparavant, la précarité n’avait été abordée avec autant de finesse et de façon aussi prenante, n’excluant aucunement des sentiments nobles tels que le dévouement, la dignité et l’entraide, que du contraire ! Au point que le héros (malgré lui) de cette histoire simple en vient à regretter la période lors de laquelle, selon ses propres dires, le pays était plongé dans une guerre ethnique sans précédent. C’est dire qu’avec deux fois rien à sa disposition, Danis Tanović réussit à réitérer le coup magistral et inespéré que fut NO MAN’S LAND en son temps !

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